Carnet d'expédition

De Nouméa à Bali – Semaine 4

Nouvelle semaine pour les trois aventuriers du Noddi. Nouvelle semaine mais aussi nouvelle année ! En début de cet ultime bloc de navigation, nous fêtons nos un an de voyage. Il y a un an, nous débutions notre première navigation en Méditerranée. Nous avions dis au revoir à tous nos proches et nous découvrions doucement ce que serait notre quotidien pour 20 mois.

En cette journée si spéciale, nous nous remémorons nos souvenirs : la tempête du début, les côtes espagnoles, notre fausse escale à Essaouira, les îles Canaries, notre première grande traversée en Atlantique et la magnifique Martinique. Mais aussi les eaux des Caraïbes, l’impressionnant canal du Panama ainsi que ses villes limitrophes, les îles paradisiaques panaméennes et notre escale au Costa Rica. Pour finir, notre épopée du Pacifique avec ses traversées interminables, la beauté immaculée des îles Marquises, des Tuamotu et des îles sous le vent, l’insoupçonnée Fidji, le tumulte de la vie néo-calédonienne et la navigation du Nord de l’Australie.

Une année d’expédition plus tard…

Jamais nous n’aurions pu imaginer que nous vivrions tout cela. Tant de personnes rencontrées, tant de cultures découvertes, tant de distance parcourue. En un an, ce sont 147 jours que nous avons passés en mer : quasiment 5 mois. Cela représente 1 176 heures de barre par personne. C’est comme si nous passions un peu plus de 47 jours chacun à barrer 24h/24h sans discontinuer. En sachant que ni Lucas et ni moi n’avions de véritable expérience à la voile, c’est quand même pas mal !

Du coup c’est journée plaisir : on sort un magret séché et c’est repas à base de patates sautées, de lard et de mayonnaise… Le soir on s’offre même une petite bière néo-calédonienne.

Nous nous rapprochons des côtes et nos navigations nocturnes sont accompagnées des lumières des plateformes pétrolières. La lumière qu’elles produisent est impressionnante, même de loin !

Nous rencontrons aussi nos premiers bateaux indonésiens : des sortes de jonques à moteur. Ces bateaux ont une drôle d’allure : forme de banane, cabine haute à l’arrière, fait de bric et de broc mais surtout de planche de bois et pour finir, peinture multicolore. Nous nous rapprochons du but !

Bateau de pêche typique Indonésien

En plus de ces premiers signes de vie de l’Indonésie, le vent revient enfin. Il y a aussi une petite houle due à un courant qui longe la côte du Timor. Grace à ça, nous éteignons enfin le moteur pour repasser à la voile. Quel silence ! Ce calme est aussi accompagné de la vision de notre première île indonésienne : Timor.

À partir de là, nous ne serons plus jamais très loin des côtes. Nous passons au Sud de l’île de Palau Roti, puis Sawu et enfin Pulau Sumba. Nous rencontrons de plus en plus de bateaux et le soir nous avons quelques fois l’occasion d’apercevoir au loin des lumières notamment au large de Pulau Dana où un îlien nous a fait des signaux avec sa lampe torche ! Évidemment, nous lui avons répondu. Notre premier échange avec un indonésien.

Mais ce n’est pas tout. En plus de croiser des bateaux nous rencontrons aussi… des baleines ! La rencontre a eu lieu un midi alors que nous passions à table. Lucas qui était à la barre scrutait l’horizon.

D’un coup, il nous appelle car il pense avoir vu un geyser. Nous regardons avec lui et nous voyons comme lui : pas loin de nous, des geysers fendent la surface de l’eau ! Très vite, nous apercevons d’énormes masses sous la surface et le dos des cétacés dépasser des vagues. Elles sont énormes ! On en compte deux et restons figés devant le spectacle que nous offrent les animaux. Malheureusement l’instant fut si bref, nous n’avons pas pu prendre d’image…

À défaut : une image d’illustration…

En nous rapprochant de Bali, nous sommes remplis d’impatience, cependant le vent se fait plus discret et l’eau apparaît bien polluée. Entre Lombok et Bali, nous nous retrouvons même entourés de déchets flottants en tout genre : sacs plastiques, emballages, bouteilles… Il y a aussi beaucoup plus de déchets organiques, comme d’énormes troncs d’arbres flottants ! Nous ouvrons donc l’œil et restons attentifs. Ce serait dommage d’abîmer le bateau si près du but !

Pour finir, comme si slalomer entre les déchets n’était pas suffisant, nous devons aussi nous frayer un chemin entre les énormes bateaux de fret qui naviguent à toute allure dans le canal de Lombok. Dès lors, la navigation devient extrêmement sérieuse. Le canal est connu pour ses forts courants et nous nous retrouvons face à lui. Quasiment à l’arrêt : en train d’essayer d’avancer difficilement. À certains moments nous sommes presque à l’arrêt. Nous qui pensions arriver deux plus tard, notre vitesse chute à 1 nœud, annonçant une nouvelle nuit à la barre.

Le plus dangereux dans cette situation, c’est d’éviter des bateaux qui nous voient mal et naviguent perpendiculairement à notre trajectoire (presque 15 fois plus vite). Heureusement, grâce à l’AIS, le traceur GPS du bateau, nous voyons leur cap et pouvons anticiper. Cela ne nous empêche pas de passer pas loins de certains ! Certains passeront très proches de nous.

Une fois au large de Denpasar, nous appelons la capitainerie du port à de multiples reprises. Il est 5 heures du matin et visiblement, l’officier de l’autre côté de la radio est bien moins réveillé que nous. Ce n’est pas grave, nous mouillons hors du port à côté d’autres bateaux de fret. Demain nous irons à terre mais d’abord, nous profitons du moment : Nous sommes enfin à Bali.

9 Commentaires d’article de blog
  • CoLLecT-IF environnement
    novembre 6, 2022Répondre

    Bravo Émilien, Léo et Lucas
    Une belle expédition d’aventures qui vous poursuivra toute votre vie…
    Continuez à nous faire rêver et à nous ramener de belles images à partager.
    On pourra envisager à votre retour, votre participation au Festival du film de Lumexplore 2023
    https://lumexplore.fr
    @+ Alain MATESI
    Pdt de CoLLecT-IF environnement

  • Alfredo
    octobre 22, 2022Répondre

    Époustouflant !
    Vous êtes époustouflants et votre voyage incroyable !
    Merci pour vos partages et de toujours croire en ses rêves.
    Prenez bien soin de vous, on a hâte de vous retrouver , de vous rencontrer .
    Merci !
    Alice Alfredo

  • mireille et jacques
    octobre 20, 2022Répondre

    Merci pour les merveilleux reportages , il nous semble être à bord du Noddi. Continuez
    bon vent et vivement le prochain reportage.

  • Danièle Ruibet
    octobre 20, 2022Répondre

    Nous vivons, à travers vos récits si réalistes, votre si passionnante aventure ! Je suis impressionnée par certains de vos exploits où il vous faut beaucoup de sang froid et de sérieux. Bravo 👏👏 à vous, jeunes navigateurs! 👍 Et merci pour ces partages

  • Carpentier Claude/Nicole
    octobre 19, 2022Répondre

    Pour Jybe et nos trois marins quelle belle aventure et que de belles rencontres. Continuez a nous faire partager vos expériences. prenez soins de vous. un papy et une mamie qui vous suit au quotidien.

    • Lucas
      octobre 20, 2022Répondre

      Merci à vous Claude et Nicole. On apprécie vos commentaires et votre support !

  • Christian
    octobre 19, 2022Répondre

    Merci Léo, merci à tous les trois de nous transporter et de nous faire rêver. L’aventure continue. Vive JYBE !

    • Lucas
      octobre 20, 2022Répondre

      Christian, en effet : L’aventure continue et de nombreux contenus vont bientôt paraître !

      • Christian et Monique
        octobre 20, 2022Répondre

        Nous sommes toujours Impatients !!!

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