Sur place, nous avons débarqué sans trop savoir ce que nous allions faire. Nous avions imaginé notre présence encore nécessaire pour finaliser les papiers d’immigration. Seulement, nous avons finalement pu découvrir une table où le couvert était installé. Asad nous invita alors à nous installer à sa table.
Il est difficile de décrire l’intensité de ce moment de joie. Quelques heures auparavant, après 17 jours de mer, pouvoir profiter d’un moment de convivialité autour d’un bon repas relevait du fantasme. Mais à cet instant : nous y sommes. Nous y avons dégusté différentes préparations succulentes et bu un bon thé chaud bien sucré.
Peu avant ce repas, avant même d’entrer dans la salle à manger, nous avions fait les présentations avec Kimo. Un américain installé temporairement dans la maison d’Asad. Nous avons ensuite pu partager ce dîner à 7 avec le couple d’Hollandais, Kimo, Asad et l’équipage du valeureux Noddi.
Très rapidement les discussions ont pu jouer au ping-pong entre anecdotes de voyage et sujets environnementaux. Nous apprenions alors que Kimo venait de convoyer (avec un équipage) le bateau « Jean-Marie » d’Abu Dhabi jusqu’aux Maldives.
Nous avons alors rencontré un homme très intéressant. Kimo et ses larges références et nombreuses histoires passionnantes en raison de son parcours de vie éclectique. Sa carrière aux Nations Unies a pu lui permettre d’énormément voyager et il regorge ainsi de bon nombre d’histoires captivantes.
Notre première découverte sur cette petite île de quelques kilomètres de long : c’est le blanc éclatant du sable servant de revêtement à l’ensemble des routes et chemins de l’île. Ce sable accentue le contraste avec la couleur idyllique de l’eau remplie de récifs coralliens. D’ailleurs les habitations sont pour la plupart construites avec des petits blocs coralliens. Elles sont ainsi toutes blanches, splendides.
Dès le lendemain nous avions voulu nous baigner pour découvrir de plus près la splendeur de cet environnement maritime exceptionnel. Après quelques minutes de marche en direction d’une plage (qu’un habitant nous a conseillé) nous avons découvert : le rêve. Une eau turquoise à 28°C dont la visibilité ne pose aucun problème à l’observation des milliers de poissons qui habitent ces fonds marins. Nous y avons passé la matinée. Et nous somme restés ébahis.
Au moment de se restaurer peu de choix s’offre à vous. À vrai dire : une seule option.
L’unique établissement est tenu par un habitant d’Uligan. Avec quelques tables en plastique les pieds dans le sable. On vous y propose un menu tout aussi simple : poulet avec soit du riz soit des nouilles (en insistant un peu, il est possible de remplacer le poulet par du thon en boîte !). Le tout toujours accompagné de tranches de tomates et de carottes ainsi que d’une corbeille composée de gros chips faisant office de pain. Le petit twist de cet établissement : les milkshakes toujours appréciés sous le soleil écrasant des Maldives.
Côté tarif, c’est un peu la bourse : ça évolue. Nous n’avons jamais payé la même somme, constatant tout de même une tendance à l’inflation au fil des jours.
Et pour bien terminer nos repas, nous partions quotidiennement, tel un rituel, dans l’une des 3 épiceries de l’île pour s’acheter des glaces. La belle vie !
D’ailleurs, ici, il n’y a pas de distributeur de billets. Il faut se rendre sur une autre île pour pouvoir retirer. Heureusement un ferry existe. Sinon il est possible de régler en dollars. De notre côté nous avions décidé de garder nos dollars pour le Canal de Suez et d’inscrire nos achats sur une note. Asad se chargea ensuite de nous éditer une facture réglable en CB à la fin de notre séjour.
Au petit matin, Kimo nous avait envoyé un message pour nous proposer un ramassage de déchets sur l’une des magnifiques plages de l’île. Nous avons bien évidemment accepté son invitation et avec l’aide de son capitaine, nous avons tous ensemble entamé un bon nettoyage ! Nous avons constaté de nombreux emballages de nouilles, des centaines bouteilles en plastique, du polystyrène et des sauces dans des emballages en aluminium qui accompagnaient généralement les nouilles.
Après avoir finalisé ce ramassage de déchets, Asad se chargea de récupérer les sacs remplis. L’occasion pour nous d’aller nous restaurer dans le meilleur restaurant de l’île ! Lors de ce repas, Kimo évoquera des éoliennes qui ont été installées à Uligan par une ONG il y a quelques années.
Excellente initiative pour réduire la dépendance aux énergies fossiles. Cependant, il y a un problème : aucune d’entre elles est aujourd’hui en état de marche. Les habitants lui ont raconté qu’après l’installation des éoliennes, ils n’ont pas été formés à leur maintenance. Résultat : les éoliennes font office de poteaux inutiles sur cette île au milieu de l’océan Indien où ils pourraient pourtant fournir une source d’énergie moins carbonée en rapport au diesel majoritairement utilisé. Kimo nous a demandé si nous pouvions lui prendre quelques images aériennes de ces éoliennes sans vie avec notre drone.
Quelques jours suivants, Emilien et Léo se sont offerts une activité mémorable : une plongée à deux pour aller à la rencontre des raies manta et des requins. Ils n’ont pas été déçus et auront pu observer des raies splendides allant jusqu’à 3 mètres d’envergure.
Mais cette escale, bien qu’extraordinaire, arriva rapidement à son bout. Arrivés le 31 janvier, nous partions le 08 février en direction du Canal de Suez.
Après avoir levé l’ancre, nous hissions les voiles avec chacun en tête le souvenir impérissable de l’extrême beauté de cette nature isolée.
Pour le moment, il faudra vous contenter de ces quelques mots. Mais bientôt, je vous partagerai les clichés de cette escale « spectaculaire ».
Pour les plus impatients d’entre-vous : retrouvez deux « réels » sur notre compte Instagram @jybemedia où vous pourrez découvrir : les fonds marins et le mouillage d’exception de notre voilier Noddi.
Dans quelques temps nous rejoindrons l’Égypte et nous débuterons nos recherches sur l’ultime thématique de ce voyage : l’habitat durable en Méditerranée.
Lucas : « J’écris ces lignes à bord de Noddi à l’entrée du Golfe d’Aden à quelques nautiques de Socotra. Je vous donne rendez-vous dimanche 5 mars pour la suite de l’expédition en mer rouge ! »