Nous voilà repartis sur le Pacifique. Direction les Tuamotu et l’atoll de Rangiroa. Cette fois-ci, ne partons pas à trois puisque Mili, une Serbe d’environ 50 ans, devait se rendre à la même destination que nous. Sans bateau, nous lui proposons donc de l’embarquer en tant qu’équipière dans le Noddi.
Le matin même, nous disons au revoir aux personnes du chantier naval. Nous ne reviendrons pas d’aussitôt et la sensation est étrange : un mix entre l’envie de partir et le regret de quitter un endroit comme celui-là. Ce qui est sûr, c’est que nous nous souviendrons longtemps de ce petit coin de paradis.
We set sail around noon; wind is announced and the weather is great. Mili says goodbye to his last crew and we leave the bay of Atuona. Nous regardons cette terre si majestueuse s’éloigner de nous et le vent se lève une fois la pointe passée. Nous avançons au moteur pendant une petite heure et demi afin d’atteindre le canal du Bordelais. Drôle de nom pour un passage situé à des milliers de kilomètres de la ville dont il tient son nom ! Emilien en est tout fier : un Bordelais sur le canal du Bordelais !
Ce passage se situe entre l’île de Hiva Oa et celle plus au Sud de Tahuata. Dans ce détroit, le vent s’engouffre et forci, si bien que nous hissons le génois. Nous avançons bien et la houle disparaît : nous sommes comme sur un tapis roulant ! Du vent, du soleil, pas de houle, un paysage exceptionnel avec l’île de Tahuata et son arc-en-ciel… le rêve !
Nous voilà sortis du canal, la houle se relance et le vent est bon, nous mettons donc le cap en direction du 240°. Dans l’après-midi, Mili prend la barre et nous montre qu’elle pourra barrer : une bonne nouvelle ! Nous ne devrons barrer plus que 6 hours a day on a rotating basis. Nous discutons alors avec elle et découvrons une voyageuse hors du commun. Cette femme voyage en stop depuis maintenant plusieurs années ! Une mine d’informations et d’histoires insolites que nous écoutons attentivement.
Puisque tout allait bien, il fallait bien que quelque chose tourne mal : une bouteille d’essence de térébenthine s’est renversée dans les coffres sous le lit d’Émilien ! L’odeur est atroce… C’est si fort que j’en ai la nausée et Emilien saignera même du nez dans la nuit ! Ce genre de petits désagréments ne nous avaient pas manqué.
Le lendemain, nous avons encore une bonne météo, jusque dans la soirée. Pendant mon tour de barre, de 20h à 23h, les conditions se sont nettement empirées. Un gros nuage est arrivé dans notre dos et le vent a subitement tourné. Impossible de tenir le 240°, le vent nous faisait violemment changer de cap au 150° ! J’étais agrippé à la barre sous la pluie battante en pleine nuit et le panneau solaire bâbord frappait sur la filière. D’une façon acrobatique, j’essayais, avec difficulté, de tenir la barre et de fixer le panneau. Le vent était si violent que le bateau surfait sur les vagues ! Démentiel quand on pense que 20 minutes plus tôt les conditions étaient clémentes.
À la fin de mon quart, Lucas et Emilien ont affalé la grand voile et la barre s’est adoucie: une bonne chose pour le reste de la nuit qui aura été pluvieuse jusqu’au lendemain midi. Finalement le plus gros problème avec ces nuages est qu’ils font tourner le vent et que barrer dans ces conditions est difficile. Néanmoins, nous nous en sortons pas mal puisque nous faisons tout de même 125mn dans la bonne direction.
Les jours qui suivent se ressemblent et le soleil et le vent sont de la partie. Ils nous portent jusqu’à la nuit du quatrième jour, alors même que nous sommes plus qu’à une cinquantaine de miles de l’arrivée. Nous démarrons donc le moteur pour s’avancer jusqu’à la passe de l’atoll.
Rangiroa is the second largest atoll in the world and it has all the features of one. Already, il n’y a pas de relief, si bien que nous apercevons les palmiers lorsque nous ne sommes plus qu’à une dizaine de miles de lui. Ensuite, pour rentrer dans le lagon, il faut passer par une passe : celle que nous devons emprunter est celle de Tiputa. Le truc avec les passes, c’est que c’est aussi par là que toute l’eau entre et sort il y a donc beaucoup de courant. Pour rentrer, il faut donc passer à l’étale, c’est-à-dire lorsque la marée est soit à son maximum, soit à son minimum.
Lorsque nous arrivons à Tiputa, il est l’heure de l’étale mais quelque chose ne va pas : le courant est tellement fort que l’on dirait une rivière ! L’eau sort violemment du lagon en créant des vagues qui roulent. Pour nous, impossible de naviguer au moteur dans ce bouillon. Malgré ça, un plongeur sur son bateau vient à notre rencontre et nous explique comment s’y prendre. It's gonna be difficult, but it has to be done.
Nous mettons donc pleins gaz sur la passe. Lucas est à la barre, Emilien lit le courant et vérifie la cartographie et je suis au sondeur. Plus nous nous rapprochons du centre de la passe, plus les vagues sont grosses : certaines roules et nous font surfer. Avec nous, des dauphins s’amusent dans les remous : ils ne semblent pas aussi inquiets que nous.
Après quelques minutes bien stressantes, le courant faiblit et nous entrons enfin dans l’atoll ! Quel paysage incroyable ! Nothing to do with the Marquesas : rien ne dépasse de l’horizon mais de l’eau turquoise nous entoure de partout ! Pour la première fois nous naviguons dans un lagon.
Nous continuons notre petit chemin sur cette eau du paradis en direction de la ville de Rangiroa. Ce n’est pas le mouillage habituel mais nous souhaitons nous éloigner des lodges luxueux pour nous rapprocher de la petite bourgade. Choix payant puisqu’il n’y a personne au mouillage. Nous posons donc l’ancre dans 9 mètres de fond, et, chose remarquable, we see where it lands!
In spite of that, we don't like the location because there are coral heads next to the chain and with our experience at l’île aux Iguanes au Panama, nous savons quel genre de nœuds ça peut faire. Nous répétons donc un meilleur spot et je reste dans l’eau pour aider à placer l’ancre dans la manœuvre. C’est à ce moment que je le vois. Il passe au fond de l’eau en dessous de moi et m’ignore complètement mais je le fixe, de la tête à la nageoire : my first shark! Je suis à la surface lorsque le squale passe nonchalamment en dessous de moi. C’est un petit pointe blanche d’environ 1 mètre et je suis comme un fou : j’ai nagé avec mon premier requin !
So everything is perfect. Nous posons officiellement l’ancre à 14h30 heure locale sur un banc de sable blanc, entouré de poisson. La faune latine est extraordinaire et nous avons hâte de découvrir les habitants de ce paradis sur terre.
DERUELLE
September 28, 2022Super récit, ca me rappelle de bon souvenirs pour être aller nager plusieurs fois dans la passe de Tiputa!
C’était ma plus belle plongée, des tortues, requins gris, et raie manta le top du top!
Carpentier Claude/Nicole
June 9, 2022Toujours un vrai bonheur de te lire mon Léo, continue à nous faire rever comme tu sais le faire et j’ai hâte pour la prochaine étape. Des très gros bisous à vous trois.
JYBE
June 11, 2022Merci à vous Claude et Nicole, on vous envoie le bonjour ensoleillé ☀️ !
Monique et Christian
June 8, 2022Superbe récit, merci Léo ! On s’y croirait !
Continue à nous faire rêver !!!
JYBE
June 11, 2022Merci à vous Monique et Christian ! Promis, on continue à vous proposer beaucoup de belles choses !
Stéphanie
June 8, 2022Quel endroit magique ! Vous nous faites rêver ….. sauf pour les requins !!!!!
JYBE
June 11, 2022Ah ah ! On va rester prudent sur les requins…
Lambert
June 8, 2022Et bien prepares toi parcequ’en nouvelle caledonie tu vas en voir des requins et pas que des pointes blanches 🤣
JYBE
June 11, 2022Aie aie aie… On va bien vigiler ça ahah.
Hortense
June 8, 2022Très bel article et photos, vous donnez envie !!
JYBE
June 11, 2022Merci Hortense, ça nous fait plaisir de vous partager nos aventures.
Ribardiere
June 8, 2022Très beaux commentaires et descriptions!
Profitez bien de ce coin de paradis.
Pascal
Lucas
June 11, 2022Merci Pascal, on en profite bien 😊