Maroc

Escale du 26 oct au 27 oct 2021

Après l’Espagne, nous voilà passés par le mythique détroit de Gibraltar pour enfin arriver au large du Maroc le long duquel nous naviguons pendant une petite semaine.

En quittant l’Europe, l’envie fut pressante d’aller à la rencontre des Marocains, à Essaouira. D’autant plus lorsque nous avons découvert leurs engagements pour une ville plus durable :

  • Gestion du patrimoine culturel de la ville;
  • Réhabilitation du quartier de Mellah;
  • Création d’une ceinture verte et d’un parc urbain;
  • Création d’espaces verts dans la ville.

Ces actions sont menées en partenariat avec l’ONU, la Coopération Belge, le Consortium Belge (Post Graduate Centre humain Settlements, K.U. Leuven), la Province et la Municipalité d’Essaouira.

La province d’Essaouira affiche ainsi l’ambition de devenir une grande ville Marocaine responsable. Ils s’incrivent dans cette démarche en coorganisant avec les Nations Unies la “Journée internationale de l’arganier” (L’arganier, arbre endémique marocain : symbole de résilience et pilier fondamental du développement durable).

Projet Mogagreen ayant pour objectifs : Collecte et valorisation de l’ensemble des déchets pouvant être recyclés à Essaouira et aucun déchet dans les décharges de la ville à l’horizon 2030.

Dans les faits…

Maintenant que vous connaissez les raisons qui nous amenaient à Essaouira, nous pouvons en revenir aux faits…

Pour remettre en contexte, à notre départ, la pandémie Covid-19 s’est calmée en France. Nous n’avons donc pas regardé les restrictions imposées aux navires en dehors de l’Espagne. Au Maroc, elles étaient pourtant claires : Pas d’entrée de navire étrangers sur le territoire.

Lors de notre approche, à quelques miles du port d’Essaouira, nous émettons pour signaler notre arrivée (comme à notre habitude) sur la radio VHF. Ce fut une simple émission sans retour, malgré nos nombreuses tentatives…

Ce n’est pas ce qui va nous arrêter ! En tout cas, c’est ce que nous nous disons alors. Nous imaginons pouvoir descendre à terre, rencontrer le capitaine du port et faire les démarches administratives.

Nous décidons de rentrer dans la baie (peu abritée), pour découvrir ce port dont nous avons très peu d’informations. Mais là… nous nous rendons compte qu’il s’agit d’un port de pêche, absolument pas adapté aux navires de plaisance. Noddi fait à ce moment-là l’effet d’une tâche de café sur une chemise blanche.

Port d’Essaouira à notre arrivée

Nous décidons de nous mettre à couple (à côté) d’un navire de pêche, puis d’escalader les différents navires pour arriver jusqu’au quai. Lorsque nous mettons pied-à-terre, nous sommes regardés comme trois extraterrestres. Personne ne semble comprendre la raison de notre présence. On demande alors la capitainerie, on nous l’indique, nous voilà à attendre la venue du capitaine de port.

L’ambiance est surréaliste : nous voilà à Essaouira, arrivés en voilier dans un port de pêche. Les pêcheurs déchargent leur poisson, les odeurs sont fortes, il y a des oiseaux partout. Nous sommes heureux !

Mais le bonheur ne dure pas… Une fois le capitaine arrivé, il nous indique qu’il fallait nous signaler à la VHF avant d’arriver ici (à ce moment nos regards se croisent et semblent dire “il nous prend pour des imbéciles ?”). Il insiste : nous devons partir maintenant car nous n’avons rien à faire là.

Il va même appeler la police. Résultat, quelques minutes plus tard : la police, la gendarmerie royale, la douane sont présentes, ils prennent des photos de nos passeports, puis ils nous indiquent : “Les frontières sont fermées pour les navires étrangers, vous êtes des clandestins“.

Nous sommes sonnés, mais encore persuadés que la situation va se débloquer. Que nenni, nous devons immédiatement quitter le port. Malgré cet accueil, ils nous permettent de passer la nuit au mouillage dans la baie. Nous pouvons donc au moins profiter d’un magnifique coucher de soleil marocain accompagnés de milliers de mouettes et de l’appel à la prière. Magique !

Notre escale Marocaine, courte et intense, s’achève sur ce magnifique ciel enflammé. Désormais, nous devons faire cap sur les Îles Canaries.