Carnet d'expédition

Une escale aux Fidji inattendue – Partie 1

Certaines escales marquent plus que d’autres; les Fidji en font partis. La semaine dernière, alors que nous faisions cap vers la Nouvelle-Calédonie, un problème technique nous obligeait à changer de route pour s’arrêter dans cet archipel de 800 îles.

Nous arrivons le lundi matin tôt. Bien que la houle soit formée, la passe permettant de rentrer dans la baie est large et il n’y a pas de courant. De vieux bateaux de pêche échoués nous montrent la route à ne pas suivre et nous avançons les yeux rivés dessus. La ville est juste derrière: quelques kilomètres plus loin, nous voyons des buildings sortir du paysage, bordés par le port commercial. D’énormes navires de fret sont au mouillage mais aussi un grand nombre de bateaux de pêches. Enfin, quand on parle de bateau, ils ressemblent plutôt à des épaves. Les carcasses flottantes sont agglutinées les unes aux autres et les coulures de rouille ainsi que leur état général nous font penser à des épaves flottantes. Néanmoins, nous voyons du monde à bord et nous ne savons dire si ce sont des membres de d’équipage, des squatteurs ou les deux.

Après quelques échanges radio avec les autorités portuaires, nous avons l’autorisation de nous mettre à la bouée en face de la seule marina de la capitale. C’est là que les choses sérieuses commencent. Nous avions besoin de refaire le plein des réservoirs ainsi que de faire l’entretien du moteur. Seulement, avec le peu de fond qu’il y a, nous ne pouvons pas rentrer avec le bateau dans le port. Heureusement, avant même que nous sortions l’annexe, un voisin de mouillage vient à notre rencontre.

L’homme s’appelle Meth, la cinquantaine environ et vit sur un vieux yacht à moteur. Nous lui expliquons rapidement la raison de notre venue et il nous propose gentiment de faire le taxi pour nous emmener à terre afin de remplir nos jerricans. Nous acceptons cette proposition et Emilien part avec le fidjien. Malheureusement, il revient seulement quelques minutes plus tard après s’être fait refouler: il n’a pas le droit de poser les pieds à terre tant que la clearance n’est pas faite. Ce n’est pas un problème pour Meth: il nous dit qu’il fera les allers-retours pour nous et qu’il remplira les jerricans pendant que nous resterons au bateau. Notre voisin se transforme donc en coursier et le plan marche parfaitement. En l’espace de deux heures, nous remplissons les réservoirs et l’entretien du moteur est fait; nous pouvons repartir. Pour remercier Meth, nous lui donnons un masque de plongée dont il avait besoin et nous lui faisons le plein d’essence. Il est midi et nous prévoyons de manger avant de repartir; une décision qui aura un impact énorme sur notre escale.

Royal Suva Yacht Club

Lucas était en train de faire à manger lorsque le premier bateau des autorités fidjiennes vint à nous. Il y avait dans la petite barque un jeune homme et une jeune femme, ainsi qu’un employé de la marina. Emilien le reconnu directement puisque c’était celui qui lui avait interdit de débarquer plus tôt dans la matinée. Les deux jeunes gens sont des officiels et viennent pour faire notre clearance d’entrée. Nous leur répondons gentiment que nous repartons et que ce n’est donc pas nécessaire. Après une courte explication, ils repartent mais pas pour longtemps.

Quelques minutes plus tard, la même barque revient. Cette fois-ci l’équipage a changé et l’ambiance aussi. Le bateau est rempli de différentes personnes et nous comprenons vite que chacune représente un bureau lié à la clearance. Cette fois-ci, pas moyen de discuter: nous voulons partir mais ce n’est pas possible car le protocole d’entrée dans les eaux fidjiennes n’est pas respecté. Pour faire simple, nous sommes obligés de faire la clearance. 

À ce moment là, nous savons que nous nous embarquons dans des démarches compliquées : les Fidji sont extrêmement stricts sur les démarches et le processus est réputé comme long et fastidieux. 
Nous commençons donc par la venue du représentant du bureau de la santé pour vérifier nos vaccinations covid. Une fois son passage, c’est le top départ pour tous les autres services. L’immigration, les customs, la biosécurité, la douane, la brigade cynophile… Tout le monde passe sur le bateau! Et oui, même le chien de la douane, une première pour Noddi qui n’avait jamais eu d’animal à son bord. À chaque fois, ce sont les mêmes questions qui sont posées et ils nous demandent de remplir des documents extrêmement détaillés. Les policiers prennent des photos et filment la situation.

Après trois allers-retours des officiels il est 16h et ils nous informent qu’ils gardent nos passeports. Pour les récupérer, nous devrons payer les frais de clearance et nous recevons des notes de frais provenant des bureaux à régler. Malheureusement, nous ne pourrons pas faire cela ce soir et il faudra tout faire le lendemain matin. Cela signifie deux choses: nous ne partons plus et nous avons l’autorisation d’aller à terre après deux semaines de mer.

Nous ne mettons pas longtemps après le départ des officiels pour rejoindre la terre ferme. La marina est propre et en bon état malgré les bateaux épaves à son entrée. Dehors, l’ambiance est tout autre. La route est défoncée et nous nous retrouvons à marcher le long d’une route passante qui traverse une zone industrielle. Nous longeons la prison et divers commerces. La plupart des bâtiments sont défraîchis et l’état de la voirie est déplorable. Si la marina était en bon état, son pourtour l’est beaucoup moins. Au bout de vingt minutes, nous arrivons dans le centre de la capitale des Fidji: Suva.

Dès notre arrivée, une atmosphère étrange et particulière se crée autour de nous. Bien que nous soyons toujours dans le Pacifique, rien à voir avec la Polynésie française. Ici, nous sommes plongés dans un bouillon urbain et les tumultes de la ville nous brutalisent après deux semaines de mer. Sur notre gauche, diverses échoppes se succèdent dans des bâtiments en mauvais état. Cela va du magasin de tissus à la poissonnerie en passant par le réparateur de téléphone. Il y a énormément de monde sur le trottoir et plusieurs fois nous nous faisons arrêter par des passants qui nous disent bonjour. À notre droite, le traffic est important et les voitures et bus filent à toute vitesse.

De vieilles Toyota Corolla et Prius filent à toute allure et nous donne l’impression d’avoir fait un saut de 20 ans dans le passé. De l’autre côté de cette rue, la gare routière est bondée de monde; nous devons être l’heure à laquelle les gens débauchent. Les bus aussi sont particuliers: ils n’ont pas de fenêtres et les soutes n’ont pas non plus de portes. 

Accolé à la gare, un immense marché couvert tient place et nous y faisons forcément un tour. Bien souvent, lorsque nous arrivons quelque part, nous allons au marché: c’est un bon moyen pour commencer à s’imprégner d’une culture. Encore une fois  nous ne sommes pas déçu. Des dizaines de stands s’articulent sous le marché mais aussi autour. Des montagnes des fruits sont là, devant nos yeux, alors que nous n’en n’avions plus sur le bateau depuis quelques jours. Tomates, bananes, manioc, ananas, oignons, piments… il y a tellement de choses ! Et c’est sans parler des stands d’épices et de fruits secs à l’étage.

Marché de Suva

Les étales nous attirent au moins autant que nous attirons le regard des locaux. Il faut les comprendre: trois petits blancs au milieu de cette effervescence, ça se remarque. Surtout que nous ne ressemblons pas d’un poil à la population locale. Aux Fidji, il y a deux populations principales: les fidjiens et les indiens. Les fidjiens sont originaires de l’île avant que les britanniques n’en fasse une colonie. Ils sont plutôt gaillards, grands, les muscles saillants et ont le teint hâlé. De l’autre côté, les indiens sont arrivés avec les britanniques car l’Inde était déjà une colonie. Ils ont la peau moins noire et sont globalement moins impressionnants physiquement. Tout ça pour dire qu’en gros, trois petits français typiques du sud de la France auraient du mal à se confondre dans la masse. Surtout que nous ne sommes même pas habillés comme eux: beaucoup d’hommes portent des maillots de rugby à l’effigie de clubs locaux ou de la NRL, le championnat principal de l’hémisphère sud. Mais si ce n’était que ça nous pourrions encore passer inaperçu. Ce sont surtout les hommes habillés en tenue de travail qui nous intriguent. Ici, rien à voir avec un costume trois pièces: une chemise à manches courtes et à motifs rentrée dans une sorte de jupe longue, le tout agrémenté de sandales noires. Voici la tenue “réglementaire” de travail et des locaux nous le confirment bien. Donc vraiment impossible pour nous de nous confondre avec les fidjiens; et c’est tant mieux.

Tant mieux car nous n’échapperons pas à l’œil d’un passant. L’homme nous interpelle : il doit faire notre taille, sec et doit avoir environ 25 ans. Nous entamons la discussion avec l’inconnu qui se présente à nous; Ben. Lorsqu’il apprend que nous sommes français et que nous sommes arrivés en voilier, notre ami n’en revient pas: il nous pose mille questions et semble s’intéresser à notre périple. Il nous demande ce que nous prévoyons de faire en ville et lorsque nous lui répondons que nous n’avions rien de prévu en particulier, il nous propose de nous faire visiter, chose que nous acceptons avec grand plaisir.

Ben est un grand bavard et un amoureux de son pays. Il a grandi à Suva et connaît toutes les petites anecdotes que seuls les natifs doivent connaître. Il nous emmène sur le bord de mer et nous explique que les bateaux épaves de pêche ne sont en fait pas épaves. Pire encore, qu’il est déjà allé pêcher en mer des Salomon avec l’un d’eux pendant 4 mois ! C’est inimaginable: partir à plusieurs milliers de kilomètres pendant des mois dans une de ces boîtes de ferraille flottantes… de la folie.

Ensuite, notre guide nous emmène dans la ville, près d’un terrain de rugby ouvert à tous au plein centre. Apparemment, sur les coups de 16h, tout le monde se rejoint ici pour jouer ensemble. Encore une chose qui nous fait penser que cette île est le paradis du rugby. Toutes ces personnes qui portent des maillots, les enfants qui marchent dans la rue le ballon à la main, les terrains ouverts à tous: bien plus qu’un sport, ici le rugby est une part de la culture, une façon de vivre, presque une religion.

Ce qui nous frappe dans cette ville est aussi l’éclectisme architectural. D’une rue à l’autre nous passons des petits immeubles d’un étage dont les rez-de-chaussée sont des échoppes, à des buildings d’une petite dizaine d’étages dont l’intérieur est un centre commercial sur plusieurs niveaux. Une ville entre façades défraîchies et façades de verre. Entre marché traditionnel et supermarchés consuméristes. 

Plus tard dans la soirée, Ben nous propose un deal. Nous avions faim et nous voulions manger un repas typique. C’est alors que notre ami nous propose de venir chez lui et sa femme pour manger et dormir. Il nous promet un repas typique: le lovo. Ce plat consiste à faire cuire du poulet à l’étouffé dans des feuilles de banane à l’aide de pierres chaudes disposées dans un trou. Ni une ni deux, nous acceptons l’offre, nous faisons des courses et nous nous dirigeons vers la gare des minibus.

Il n’est pas aisé de trouver de la place pour quatre garçons dans un minibus de quatorze sièges, surtout dans la cohue générale qui survient à la vue du véhicule. Les gens se ruent sur le van et il nous faudra en voir partir plusieurs avant de réussir à tous rentrer dans un; et si nous avions pu choisir, nous aurions quand même pris celui-ci. Le minibus choisi est conduit par le Alain Prost local ! Barry White à fond dans les oreilles, pied au plancher, le pilote nous fait sortir de la ville en un éclair. Très vite, nous passons des immeubles aux maisons aux toits de tôles, puis aux champs. Suva est une toute petite capitale et en l’espace de 5 minutes, nous ne sommes plus dans la ville.

Minibus Suva — Photo : Fiji Sun

Le conducteur roule très vite. La vitesse est enivrante mais quelques virages coupés et certains dépassements audacieux nous font rire nerveusement. Après 25 minutes de trajet, nous descendons du van qui, sous ses airs de mécanique fatiguée, nous aura bien surpris.

Pour autant, nous ne sommes pas encore arrivés. Nous marchons pendant 15 minutes sur une route qui lentement se transforme en chemin de terre puis en sillon entre des champs et des maisons sur pilotis. La zone est inondable nous confie Ben et donc, la plupart des maisons sont surélevées. Avec Lucas, nos jambes nous font souffrir; après 2 semaines sans marcher, cette journée met à mal nos articulations et nos muscles. Heureusement, nous arrivons enfin chez Ben.

La maison de Ben est comme à son image: toute en simplicité. Nous découvrons une baraque en bois, le toit fait de tôles ondulées au milieu d’un jardin de hautes herbes. Plusieurs grenouilles sont sur le perron et de la lumière sort des fenêtres grillagées. Devant la porte, nous entendons un grand “daddyyyyyy”; c’est Benjamin, le fils de Ben qui court accueillir son père. Derrière lui, nous voyons Milly, la femme de Ben, une jolie femme qui semble timide à notre vue. Il faut dire que monsieur ne l’avait pas prévenu mais, après quelques explications, l’attitude de la femme change et elle nous accueille gentiment.
Tout comme l’extérieur, l’intérieur est tout en simplicité. Nous retrouvons dans le salon un canapé, deux fauteuils et un matelas posé sur un grand tapis de feuilles de cocotiers tressées. Les murs sont faits de planches tout comme le sol qui est troué par endroits. Une des chambres est vide et la cuisine n’est pas vraiment plus meublée puisqu’on y retrouve une table qui sert de plan de travail, un meuble de rangement de vaisselle, un petit four et un réchaud à fuel qui sert pour la cuisine. Et c’est tout. Pas de table pour manger, pas de chaises, pas de télévision, pas d’horloge… il n’y a rien d’autre. Pourtant, malgré cela, une ambiance chaleureuse se dégage de cette maison. Nous nous y sentons bien et Ben et Milly font tout pour nous accueillir au mieux possible, aussi simplement qu’ils le peuvent. Cette gentillesse nous fait chaud au cœur et me rappelle Lorena et Christopher au Costa Rica qui nous avaient accueillis dans leur maison avec Lucas. Dès le premier soir nous nous sentions chez nous et nous retrouvons cela ici, chez le couple fidjien. Une profonde chaleur humaine se dégage de nos hôtes et milles meubles ne pourraient pas reproduire ce sentiment là.

Rapidement, nous nous mettons à cuisiner. Nous aidons Ben à éplucher du manioc pour qu’il le mette à cuire dans de l’eau. Pour la suite, c’est Milly qui s’en occupe mais nous ne l’aiderons pas: Ben a d’autres plans pour nous.

Nous sortons de la maison pieds nus en le suivant car nous allons apparemment chez un de ses amis qui est fermier. Nous sentons les graviers sous nos pieds, puis la terre, la boue qui glisse entre nos orteils, les herbes qui frottent sur nos mollets. Que c’est bon de ressentir tout cela. Nous suivons Ben dans l’obscurité, entre les champs, pour tomber sur une petite cabane. C’est là que vie l’inconnu qui ne tarde pas à sortir. Tout comme Milly, il est étonné de rencontrer des Français, qui plus est avec Ben, encore plus sur ses terres. L’homme est très sympathique et avec Ben, ils nous forment à quelques rudiments de fidjien, notamment le fameux “bula” que tout le monde nous dit depuis le début et qui signifie “bonjour”. Que c’est agréable de se laisser porter par les événements. Quelques heures auparavant nous espérions quitter le pays le plus rapidement possible et maintenant nous vivons réellement l’émission “J’irais dormir chez vous”. Nous suivons des inconnus chez eux, nous leur faisons confiance et nous nous confrontons à une partie de leur quotidien. Nous rencontrons leur famille, leurs amis et nous visitons là où ils vivent. Tout peut aller si vite en l’espace de quatre heures.

Une fois la petite troupe rentrée chez notre hôte, nous discutons dehors toute la soirée. Un autre ami vient, un rugbyman, c’est donc tout à fait naturellement que nous discutons du meilleur sport du monde. Un peu plus tard, dans la soirée, le repas arrive enfin. Qu’est-ce que nous avions faim! L’odeur est divine et le plat qui s’offre à nous, nous donne l’eau à la bouche: du poulet avec des oignons grillés dessus, le jus, le manioc… tout y est. Nous dévorons le poulet et trempons le manioc dans le jus comme si c’était du pain pour saucer. Émilien se découvre même un amour fou pour ce tubercule. Nous n’avions pas mangé de viande et de nourriture fraîche depuis longtemps ! Bien que nous essayons de bien cuisiner à bord du Noddi, rien de comparable à la cuisine à terre, surtout si elle est faite avec amour.

Une fois le ventre bien rempli, nous ne mettrons pas longtemps avant d’aller dormir. Nous nous installons par terre, dans le salon, sur le tapis de feuilles tressées. Le matelas a disparu : Milly l’a pris pour dormir dans une chambre avec son fils pendant que Ben nous accompagne et dort par terre, comme les enfants font à une soirée pyjama. Après un bon fou rire, nous nous endormons confortablement sur un sol immobile et terminons enfin cette journée riche en rebondissements.

À suivre… 

9 Commentaires d’article de blog
  • Ruibet
    juillet 24, 2022Répondre

    Plus tard, Léo, tu devrais écrire des romans ! Tes écrits sont vivants, captivants. On s’y croirait. Et quand c’est fini, on en redemande ! Hâte de te lire dans d’autres aventures !

  • Carpentier Claude/Nicole
    juillet 23, 2022Répondre

    Toujours aussi captivant tes récits Léo et quel bonheur pour vous de rencontrer des gens bienveillants a votre égard à chaque étape de votre périple. Nous avons hâte de lire la suite.

  • Claire
    juillet 22, 2022Répondre

    Merci Léo pour ton récit si imaginé que nous avons le sentiment d’être avec vous dans vos rencontres . Vivement la suite !

  • Jean-François Prost
    juillet 22, 2022Répondre

    Nous aussi attendons la suite de ce récit avec impatience.

  • Fanny
    juillet 22, 2022Répondre

    Merci Léo pour ce récit captivant et en même temps très poétique ! La description des images qui s’offrent à toi alliée avec les émotions que tu ressens est un moment de lecture sublime !

  • Théo
    juillet 22, 2022Répondre

    Encore un super récit, on a l’impression d’être avec Ben nous aussi. J’ai hate de lire la suite de vos aventures

  • Sandrine
    juillet 22, 2022Répondre

    Comme j’aime te lire mon Léo! Que de bons et beaux moments, c’est incroyable! Je t’imagine tellement avec des étoiles plein les yeux que je me surprends avec le sourire aux coins des lèvres à la lecture de ce récit! Je comprends que tu n’ais pas voulu me raconter au téléphone, hâte de lire la suite!

  • Monique et Christian
    juillet 22, 2022Répondre

    C’est tellement bien décrit qu’on imagine les lieux sans avoir besoin de photos. Pourtant, nous espérons que vous avez immortalisé ces moments magiques et improbables !
    Bravo pour ce récit, Léo ! Nous attendons la suite avec impatience!

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